La sous-représentation politique de la communauté chinoise de France

Jacques Sun parle de la sous-représentation politique de la communauté chinoise de France


Le Nombre de personne composant la communauté chinoise de France n’est pas certain. C’est notamment dû à l’absence de statistiques, mais aussi à la sous-représentation de la communauté chinoise. Les estimations situent la communauté franco-chinoise entre 300 000 et 800 000 personnes. Jacques Sun nous en parle.

Barrières sociologiques et culturelles pour la communauté chinoise

Alors que la France se débat avec les questions de migration, de diversité et de droits des minorités, la voix politique de cette communauté chinoise croissante est restée silencieuse au milieu du discours dominant sur ces questions importantes et urgentes. Parmi toutes les minorités visibles (non caucasiennes) présentes en France aujourd’hui, pourquoi les Chinois semblent-ils être presque invisibles politiquement ? Cette situation est-elle perpétuée par la communauté elle-même, ou par des pressions extérieures de la société française ?

Jacques Sun du CRAAF précise que des barrières culturelles et sociologiques empêchent peut-être les Chinois de s’engager dans une activité politique ouverte et les conduisent ensuite à rechercher une présence non visible dans la société française en tant que « minorité modèle ». Deuxièmement, le caractère unique des expériences coloniales et post-coloniales françaises avec l’Asie par rapport à d’autres régions du monde a peut-être conduit à une perception et un traitement particuliers des Chinois par la société française dominante, ce qui affecte leurs motivations et leurs possibilités d’engagement politique.

Qu’est-ce qu’une minorité modèle ?

Le stéréotype selon lequel les Chinois seraient une « minorité modèle » n’est en aucun cas un simple concept français. Le terme est né aux États-Unis, en référence aux minorités raciales (généralement asiatiques et sud-asiatiques) qui sont perçues comme ayant de bons résultats scolaires et économiques, et comme restant généralement à l’écart des problèmes. Cela conduit à des perceptions et des traitements fondamentalement différents de ces minorités par rapport à d’autres groupes, généralement influencés par les stéréotypes positifs mentionnés ci-dessus.

Ces stéréotypes s’appliquent-ils aux Chinois en France ? Oui, d’après Jacques Sun. Il décrit la perception générale des Français à l’égard de la migration asiatique comme « diligents, entreprenants et calmes ».

Se fondre dans le décor

Cependant, même s’ils ont été acceptés et ont atteint un certain degré d’assimilation, une différence notable sépare les Chinois de France de leurs homologues de la « minorité modèle » aux États-Unis. Les Américains d’origine asiatique ont pu occuper des postes de pouvoir politique et/ou de prestige. ou les Chinois d’origine française, ils n’ont pas pu atteindre un niveau de représentation politique proche de ce niveau. Alors que les Chinois semblent être socialement et économiquement sur un pied d’égalité au sein de la République française, dans le domaine politique, ils semblent passer au second plan. Et certains d’entre eux semblent se contenter de cela.

À la recherche d’une vie meilleure

Les différentes générations de migrants chinois en France sont principalement des migrants économiques ou politiques, ce qui semble avoir influencé leurs ambitions et leurs valeurs à leur arrivée en France. Ceux qui sont arrivés dans les années 1970 ont en grande partie échappé à la tourmente et au chaos de l’Indochine française, et ont cherché à reconstruire leur vie dans un autre pays. Les immigrants récents de la Chine continentale échappent pour la plupart à la pauvreté et au chômage dans leur pays d’origine. Jacques Sun, décrit que leur « objectif premier est d’assurer leur survie. Ils n’ont aucun droit sur leur pays d’accueil et se concentrent sur l’emploi, même s’ils sont en désaccord avec la politique ».


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